Que cela plaise ou non, l’emballage plastique est devenu une partie intégrante du système alimentaire.

Si c’est clairement du gaspillage d’acheter de la salade, des sandwichs et des chips enfermés dans du plastique et de jeter rapidement ce plastique, nous tenons pour acquis la façon dont il maintient une grande partie de ce que nous mangeons frais et portable.

Et derrière beaucoup de ces emballages qui nous permettent de manger sur le pouce ou de savourer des biscuits périssables ou du poisson importé de l’autre côté du globe, il y a tout un tas de science et d’innovation.

La révolution du plastique dans l’emballage alimentaire a commencé dans les années 1960, dit Aaron Brody, consultant en emballage alimentaire et professeur adjoint de science alimentaire à l’Université de Géorgie. Elle a décollé parce que le plastique était plus léger que le verre, plus protecteur que le papier et relativement bon marché.

« Mais il n’existe pas de matériau plastique parfait », dit Brody. Donc, beaucoup de nos emballages sont fabriqués en combinant différents types de plastique de qualité alimentaire.

Sacs de chips

Prenez un sac de chips. Il est principalement composé d’un plastique appelé polypropylène orienté. « C’est une excellente barrière contre l’humidité », note Brody. Et c’est essentiel, « car les chips commencent à se détériorer en absorbant l’humidité. Les gens n’aiment pas les chips détrempées ». Pour renforcer encore le matériau, de nombreux sacs à chips sont recouverts d’une fine couche d’aluminium à l’intérieur.

Une couche de polyéthylène (la substance dont sont faits les sacs d’épicerie en plastique) est prise en sandwich entre cette couche intérieure et la couche extérieure, qui affiche la marque et les informations nutritionnelles.

Avant que les sacs ne soient tous scellés, la plupart des entreprises les remplissent d’azote gazeux, explique Brody. « Cela empêche les chips de s’écraser », explique-t-il. Et alors que l’oxygène provoquerait l’oxydation des graisses contenues dans les chips et leur donnerait un drôle de goût, l’azote ne provoque aucune réaction chimique qui affecte la saveur.

Les entreprises alimentaires passent souvent beaucoup de temps à trouver l’emballage parfait pour préserver au mieux chaque produit qu’elles vendent, dit Brody. Il en va de même pour l’armée. Comme nous l’avons rapporté, l’armée a trouvé comment emballer un sandwich qui reste frais jusqu’à deux ans.

Sacs de salade

Comme les sacs de chips, les sacs de salade prête à servir sont faits de polypropylène, et emballés avec un tas d’azote gazeux. Mais contrairement aux chips, les feuilles de salade ont besoin de respirer avec un peu d’oxygène. C’est pourquoi les sacs de salade ont des microperforations, explique Brody. « Les trous laissent l’oxygène entrer et le dioxyde de carbone sortir. »

Et souvent, l’intérieur de ces sacs est doté d’un mince revêtement antibuée, ajoute Brody. « Ainsi, il n’y a pas de condensation, et vous pouvez voir les belles feuilles vertes. »

Conteneurs de crème glacée

Avec beaucoup d’emballages, les fabricants doivent non seulement s’inquiéter de garder l’air à l’extérieur, mais aussi de verrouiller l’humidité qu’ils veulent garder dans les aliments. C’est un point important lorsqu’il s’agit d’emballer de la crème glacée, dit Brody. Un pot de crème glacée doit être facile à ouvrir et à fermer, mais il doit avoir un joint étanche pour garder l’eau qui aide à donner à la crème glacée sa texture lisse.

À l’intérieur d’un congélateur, la sublimation peut parfois se produire – c’est quand l’eau passe d’un état solide directement à un gaz. « L’eau est irréversiblement perdue », explique Brody. « Et si vous perdez de l’humidité, la crème glacée devient sableuse, granuleuse. »

C’est pourquoi les bacs de crème glacée en papier sont recouverts de polyéthylène, dit Brody. Et les bacs plus sophistiqués sont fabriqués dans des matériaux épais et robustes.

Bien sûr, même après toute la recherche et le développement, la plupart des emballages en plastique ne tiendront pas dans des environnements extrêmes, dit Herbert Stone, consultant pour l’industrie alimentaire et ancien président de l’Institut des technologues alimentaires.

« Lorsque les entreprises alimentaires utilisent un récipient en plastique, elles doivent être sûres que cela ne changera pas le goût du produit », dit Stone. Le plastique n’est pas un matériau inerte, ajoute-t-il, il peut donc réagir avec d’autres produits chimiques. Et contrairement à beaucoup de verre et de métal, il peut laisser passer l’air.

Bouteilles d’eau

Vous avez déjà laissé une bouteille d’eau en plastique dans une voiture chaude pendant trop longtemps ? Elle aura probablement un goût bizarre. Mais malgré ce que vous pourriez penser, ce n’est pas parce que les produits chimiques du plastique s’infiltrent dans la nourriture.

De minuscules quantités d’air peuvent passer à travers le plastique – et quand il fait chaud, l’air commence à se déplacer plus rapidement, dit Stone. La chaleur accélère également les réactions chimiques. Et lorsque les produits chimiques à l’intérieur de la bouteille réagissent entre eux, ou avec les produits chimiques de l’environnement extérieur, votre eau peut commencer à avoir un goût assez funky, dit-il.

Laissez une bouteille de soda dans une voiture chaude, et la carbonatation peut rapidement s’échapper du récipient. « Vous vous retrouvez donc avec un soda plat », dit Stone. « Le plastique est très pratique, mais il n’est pas parfait. »

Au delà de ses limites techniques, tous les emballages en plastique que nous utilisons de nos jours génèrent beaucoup d’excès de déchets. En 2012, les Américains ont généré 14 millions de tonnes de déchets plastiques provenant d’emballages et de conteneurs. Comme le plastique ne se biodégrade pas facilement, il finit parfois dans nos océans où il nuit à la vie marine et peut même contaminer les fruits de mer.

Et bien que nous soyons capables de recycler de nombreux types de plastique, tous les emballages astucieux qui utilisent plusieurs couches de plastique sont difficiles à recycler, car les différents plastiques sont traités séparément dans les centres de recyclage.

Mais nous nous améliorons dans la fabrication de plastiques efficaces et écologiques, dit Stone. Nous sommes même en train de comprendre comment prendre des déchets comme les protéines de lactosérum et les transformer en plastique.