« Je dois me rappeler que ce n’est pas l’amour qui m’a blessé ; mais quelqu’un qui n’a pas pu m’aimer de la bonne manière. » – R. YS Perez

Sentez-vous que quelque chose  » cloche  » dans une relation clé ?

Que l’on vous contrôle, que l’on vous met la pression pour faire des choses que vous ne voulez pas faire – ou pour les faire d’une certaine manière ? Ou bien vous doutez et vous vous remettez en question beaucoup plus qu’avant ?

Il y a de fortes chances que quelqu’un vous tire les ficelles – et pas avec de bonnes intentions non plus.

La manipulation psychologique peut se produire dans n’importe quelle relation proche – elle est plus courante dans les relations intimes, entre partenaires ou, à un moindre degré, avec les parents. Mais elle peut aussi se produire au travail, lorsqu’une personne a (ou cherche) à avoir du pouvoir sur une autre.

Si vous vous sentez mal à l’aise dans une relation, il est important d’en comprendre la dynamique, afin de pouvoir vous y retrouver et, si nécessaire, vous protéger.

On parle de manipulation psychologique lorsque des jeux d’esprit sont utilisés pour contrôler une relation. Il y a aussi un objectif secondaire : miner, confondre et faire tomber la personne ciblée.

Ces tactiques se trouvent au cœur des relations émotionnellement abusives – et des comportements d’intimidation. Les signes peuvent être subtils, ils vont et viennent, et les personnes qui les utilisent sont très compétentes.

Il existe de nombreuses façons de vous manipuler : voici les « meilleures » que j’ai vues dans mon travail de thérapie.

Recueil d’informations : vouloir TOUT savoir sur vous.

Les manipulateurs commencent souvent par la flatterie. Ils montreront beaucoup d’intérêt pour vous, poseront beaucoup de questions – certaines légères, d’autres profondes et probantes. Vous vous surprendrez à vous ouvrir parce que cela vous fait sentir intéressant, voire fascinant.

Oui, cela peut aussi être la marque d’une personne socialement habile. Mais les questions d’un manipulateur ont un but précis. Elles rassemblent toutes vos insécurités et vos vulnérabilités – non pas pour vous soutenir, mais pour les utiliser contre vous quand cela les arrange.

Incohérence : vous garder dans le doute.

Le jeu consiste à faire bouger le sol sous vos pieds : vous soulever, puis vous larguer. Rincer et répéter. Ainsi, vous ne savez jamais quand vous êtes en faveur – ou non.

Dans une relation, par exemple, vous serez critiqué ou mal traité, puis vous recevrez un cadeau d’anniversaire extravagant (dont ils voudront que vous parliez aux autres). Ce n’est pas parce qu’ils sont généreux ou qu’ils veulent se réconcilier ; c’est pour vous troubler. Que se passe-t-il ? Sont-ils bons ou mauvais ? Est-ce qu’il m’aime ou non ?

Culpabilisation : vous obliger à prouver votre amour.

Il s’agit de vous contraindre à prouver votre amour ou votre dévouement en faisant des choses pour lui, comme faire des corvées ou des faveurs ou prendre du travail/des heures supplémentaires. Le manipulateur prend souvent le rôle de la victime, vous faisant passer pour le tyran, l’agresseur ou tout simplement l’employé difficile.

Dans les familles, vous entendrez des répliques comme : comment as-tu pu me faire ça ? ou si tu m’aimais vraiment, tu ferais… » ou, dans un scénario de travail, « Si tu voulais vraiment avancer, tu ferais… »

Blanchir : déduire que leurs torts sont de VOTRE faute.

Lorsque vous protestez contre un commentaire blessant ou cinglant, un manipulateur indiquera que vous êtes trop sensible, que vous réagissez de manière excessive ou que vous avez perdu votre sens de l’humour. Wow, quelqu’un s’est levé du mauvais pied aujourd’hui. C’était juste une blague. Je ne pensais pas que tu le prendrais comme ça. Calme-toi. Tu en fais beaucoup trop.

Cela t’amène à douter de tes propres réactions – et à te demander si tu n’en fais pas vraiment trop. C’est déroutant : vous perdez votre radar émotionnel pour savoir lesquels de leurs commentaires ou actions nécessitent ou méritent une réaction. Et vous perdez votre capacité à juger de l’intensité émotionnelle requise.

Attaque personnelle : cibler les choses que vous ne pouvez pas changer.

Les meilleurs manipulateurs vous tiendront en laisse (et votre anxiété ronronnera) avec une série de coups bas. Mais quand ils voudront passer à la vitesse supérieure, ils s’en prendront à votre personnalité, à des traits qui sont plus innés qu’appris. Vous n’êtes pas très doué avec les gens. Vous avez tendance à vous énerver facilement. Vous ne supportez pas bien la pression et les échéances. Vous n’êtes tout simplement pas une personne sociale.

Ceci est intriguant car il n’y a souvent aucune vérité : quel que soit l’aspect de vous que le manipulateur cible, c’est souvent une projection de sa propre insécurité.

Traitement silencieux : vous faire deviner ce qui se passe.

Une tactique de contrôle classique. Le traitement silencieux, l’ignorance ou le retrait sont utilisés pour augmenter votre anxiété sur ce que vous êtes censé avoir fait de mal, de sorte que vous devenez presque désespéré pour une réaction de leur part.

Ils varieront le temps de chaque « retrait » de sorte que vous ne saurez jamais combien de temps ils prendront pour en sortir. Les patrons manipulateurs auront tendance à vous accorder peu d’attention ou à annuler des réunions avec vous (puis à les reprogrammer à un moment où ils savent que cela ne vous convient pas) ou à prétendre qu’ils sont super occupés. Puis ils émergeront comme si rien ne s’était passé – vous aurez donc l’air idiot si vous soulevez la question.

Le gaslighting : vous forcer à remettre en question votre santé mentale.

Le gaslighting (qui tire son nom de la pièce britannique Gas Light de 1938) est le plus vieux truc du manuel de manipulation. Le manipulateur sème méthodiquement les graines du doute, amenant sa cible à remettre en question sa réalité : sa mémoire, sa perception et son jugement. L’ai-je imaginé ? Ai-je réagi de manière excessive ? Suis-je la personne perturbée ? Suis-je en train de perdre la tête ?

Cela peut commencer modestement mais, au fil du temps, cela peut gravement éroder votre capacité à naviguer dans la vie quotidienne.

Que faire ?

Si vous vous trouvez dans une relation professionnelle ou personnelle avec quelqu’un qui utilise ces tactiques, soyez sage. Car si vous y êtes exposé pendant une longue période, vous paierez un lourd tribut psychologique. Voici quelques éléments à prendre en compte.

* Ce n’est pas vous.

Recueillez des preuves du traitement qu’ils vous infligent et cherchez ensuite une validation extérieure que vous n’imaginez pas ou que vous n’êtes pas à blâmer pour cela. Parce que vous ne l’êtes pas.

* Ne vous attendez pas à des excuses ou à un changement de comportement.

Ce serait formidable MAIS vous ne l’obtiendrez pas. Ou, si vous les obtenez, elles ne seront pas sincères. Ce sera quelque chose qu’ils feront pour obtenir la prochaine chose qu’ils veulent.

* N’essayez pas de les prendre à leur propre jeu.

Ils gagneront. Ils font ça depuis longtemps. Ils ont peut-être affiné leurs tactiques depuis l’enfance, donc ils sont bons – très, très bons. Laissez donc tomber la tentation de jouer le jeu.

* Fixez des limites pour votre santé et votre sécurité.

Les limites et les lignes dures sont importantes, surtout si vous devez maintenir la relation pour des raisons familiales ou autres. Au-delà de la fixation de limites, vous pouvez avoir besoin de l’accompagnement d’une personne de confiance pour les respecter.

* Parfois, la meilleure stratégie est la porte de sortie.

Vous le saurez vous-même et, si vous êtes confus, demandez l’aide d’un professionnel pour prendre une décision et établir un plan. Ne laissez pas les choses traîner trop longtemps car vous compromettez votre santé, votre identité et votre avenir.

* Sachez que les choses vont s’améliorer.

C’est à cela que vous devez vous accrocher en cherchant à changer votre situation. Ce n’est pas facile, mais c’est vrai. La vie de l’autre côté peut être bonne, meilleure, voire vraiment géniale. Visez cela.