Vous avez probablement entendu dire qu’un requin doit nager pour respirer, sinon il meurt. Cela est vrai pour certains requins, mais avec plus de 500 espèces décrites, il y a forcément des exceptions (et dans ce cas, il y en a beaucoup !)
Comme vous le savez peut-être, les requins sont un groupe de poissons cartilagineux. Ils vivent dans tous les océans du monde, d’un pôle à l’autre. Parce qu’ils sont des poissons, les requins tirent leur apport en oxygène de l’eau qu’ils habitent. Cela se fait par le biais d’un appareil respiratoire spécialisé, les branchies. La plupart des requins possèdent cinq paires de branchies composées d’arcs branchiaux cartilagineux qui supportent un vaste réseau de filaments branchiaux. Ces filaments sont très vascularisés, ce qui signifie qu’ils contiennent de nombreux vaisseaux sanguins fins et offrent une grande surface pour les échanges gazeux. Cela explique également la coloration rouge vif que l’on retrouve dans les branchies des requins (et des poissons).
Afin d’échanger le dioxyde de carbone contre de l’oxygène, les requins doivent continuellement faire passer de l’eau sur ces filaments branchiaux. L’oxygène contenu dans l’eau est absorbé par les globules rouges, tandis que le dioxyde de carbone est libéré dans l’eau, de façon similaire au processus de respiration dans nos poumons. La quantité d’oxygène dont un requin a besoin dépend directement de son mode de vie. Les requins d’eau profonde et sédentaires, comme le requin du Groenland, ont des besoins en oxygène très faibles ; les requins rapides et très actifs, comme le mako, ont des besoins comparables à ceux des mammifères à sang chaud. Ces requins très actifs profitent de leur élan vers l’avant pour forcer passivement l’eau à passer par leur bouche et leurs branchies dans un processus appelé « ventilation par bélier ». Contrairement à la plupart des poissons, ces requins très actifs n’ont pas l’appareil physique nécessaire pour pomper manuellement l’eau sur leurs branchies et sont obligés de nager en permanence afin de faire passer suffisamment d’eau sur leurs branchies pour répondre à la demande en oxygène. Malheureusement, cela les condamne à une mort certaine s’ils sont empêchés de nager en étant accrochés ou emmêlés dans des filets.
D’autres espèces de requins, comme les Wobbegongs, les requins-chats et les requins-nourrices, passent beaucoup de temps à se reposer immobiles sur le fond. Le requin nourrice est peut-être l’espèce de requin la plus rencontrée dans les eaux de Floride par les snorkelers et les plongeurs. On les trouve souvent couchés sous les rochers et les corniches de corail pendant la journée, souvent empilés les uns sur les autres. Ces requins sédentaires sont adaptés pour pomper l’eau sans avoir besoin de nager. Lorsque le requin ouvre la bouche, son pharynx (ou gorge) se dilate, aplatissant les fentes branchiales et créant un vide pour que l’eau soit aspirée. Puis le requin ferme la bouche et resserre son pharynx, forçant ainsi l’eau emprisonnée à passer par les fentes branchiales et à traverser les filaments. Si vous avez la chance d’observer un requin au repos, vous pouvez voir l’ensemble du processus rythmique en action. De nombreux requins peuvent passer d’une méthode de respiration à l’autre en fonction de leur niveau d’activité et de leurs besoins en oxygène. Parmi les requins qui respirent dans les deux sens, on trouve le requin des Caraïbes, le requin citron, le requin tigre et le requin tigre.
Le Sandtiger a une autre astuce pour utiliser l’air. Parce que les requins n’ont pas de vessie natatoire, ils ont une » flottabilité négative » – ce qui signifie qu’ils coulent généralement lorsqu’ils ne nagent pas (rappelez-vous que vous verrez des requins nourris couchés sur le fond). Mais les ingénieux Sandtigers peuvent en fait aspirer de l’air à la surface et le stocker dans leur estomac, créant ainsi une flottabilité neutre qui leur permet de rester immobiles dans l’eau tout en pompant doucement. C’est cool, non ?