Qu’est-ce que les photos de stock et pourquoi devrais-je les utiliser?

Depuis que les gens vendent des produits et des services, ils ont dû trouver des moyens de commercialiser lesdits produits et services. Et depuis une centaine d’années, les photos de stock font partie des outils dont disposent les propriétaires d’entreprises pour y parvenir. Depuis la création de la première photothèque de stock dans les années 1920 – et probablement avant – les gens utilisent des images comme moyen de communiquer au grand public ce qu’est leur entreprise.

Alors qu’aux débuts de la photographie, presque n’importe quelle image était certaine d’attirer l’attention des gens, aujourd’hui, un peu plus de créativité est nécessaire. La photographie de stock moderne vise généralement à transmettre un sentiment spécifique, plutôt que de simplement représenter divers sujets ou marques. Pour mieux illustrer ce point, nous avons demandé à Layshi Curbelo, graphiste et animateur du populaire podcast sur le design, Command Z, quelles sont les considérations qui entrent en jeu dans le choix d’une photo d’archives. En utilisant le concept très abstrait des « hypothèques » comme exemple, elle a expliqué : « Je ne chercherais pas des photos qui ne présentent que des maisons, mais j’essaie plutôt de trouver des photos qui transmettent une action à travers un lien émotionnel. Peut-être une maison avec une famille, un couple qui réfléchit devant la maison d’un voisin. L’idée est de créer un état d’esprit et une idée chez les personnes qui verront la photo. »

Il y a aussi des considérations techniques à prendre en compte lors du choix d’une photo de stock, comme : s’assurer que la photo a un bon éclairage, l’angle auquel elle est prise, les émotions affichées par les personnes sur la photo, et s’assurer que la photo a une qualité naturelle. Selon Curbelo, « certaines photos d’archives ont l’air vraiment mises en scène ».

Peut-être parce que les qualités qui constituent une bonne photo d’archives sont si abstraites, il y a toujours une surabondance de photos d’archives « ringardes » qui sont couramment utilisées par les entreprises du monde entier. Pour avoir une idée de la raison de ce phénomène, nous avons également contacté José Velez, un graphiste ayant 13 ans d’expérience dans le secteur de la publicité. Il explique qu’en raison de la diminution constante des budgets publicitaires au fil des ans, la photographie de stock est devenue une alternative plus rentable qu’une séance photo personnalisée. Le problème avec cette solution, dit-il, est qu' »ils utilisent tous les mêmes sites, et comme ils paient des abonnements annuels, il est moins probable qu’ils déboursent l’argent supplémentaire pour acheter les droits d’une photo. »

Alors que l’utilisation des mêmes sites devient inévitable pour de nombreuses entreprises, Vélez insiste sur le fait que « les concepteurs doivent être au courant des campagnes des concurrents, afin d’éviter d’utiliser les mêmes photos. »

A part les détails plus artistiques à garder à l’esprit lors du choix des photos de stock, il y a quelques aspects techniques à considérer lors de leur achat effectif. Le type de projet sur lequel vous travaillez ainsi que les licences et les droits d’utilisation de toute photo donnée détermineront les images qui vous sont disponibles, et combien vous finirez par payer pour elles.

Types de photos de stock

Avant de commencer à chercher des photos de stock, il est important de savoir sur quel type de projet vous allez travailler. Il existe deux types de photos stock : les photos commerciales et les photos éditoriales. Les photos commerciales sont les plus reconnaissables des deux, car elles sont utilisées pour tout, des campagnes publicitaires aux conceptions de produits, et sont plus susceptibles d’inclure les images ringardes pour lesquelles les images de stock sont connues. Les photos de stock éditoriales, quant à elles, sont utilisées exclusivement dans le cadre d’activités journalistiques. Pensez à toute image reconnaissable, des moments sportifs légendaires aux événements d’actualité historiques, et vous pensez probablement à une photo de stock éditoriale.

Bien que les différences entre les deux soient assez simples, elles ont chacune des directives spécifiques sur la façon dont elles peuvent être utilisées :

Commercial

• Peut être utilisé pour vendre ou annoncer des produits, des services ou des marques.
• Des décharges de modèle et/ou de propriété doivent être signées s’il y en a.
• Vous pouvez utiliser un logiciel d’édition pour manipuler ou améliorer l’image.
• Aucun logo ou marque ne peut être visible sur l’image.
• Peut être utilisé à un nombre illimité de fins.
• Elles communiquent généralement un concept ou une idée aspirationnelle, étant donné qu’elles ne peuvent pas présenter directement des produits en elles.

Editorial

• Ne nécessitent pas de communiqués, puisque la photo n’est pas utilisée pour vendre ou faire de la publicité pour quoi que ce soit.
• Ne peuvent pas être lourdement éditées ou manipulées dans un logiciel d’édition ; les images éditoriales doivent représenter la vérité, puisqu’elles peuvent être diffusées dans une source d’informations.
• Plus facilement utilisables pour des événements ou des articles d’actualité.

Licensing

Le simple fait que vous puissiez enregistrer des images de n’importe où sur Internet en quelques clics ne signifie pas que toutes, ou même la plupart, sont gratuites. C’est une chose d’enregistrer une image que vous aimez pour l’utiliser comme fond d’écran personnel (ce que vous ne devriez pas vraiment faire non plus) et c’est une toute autre chose si vous prévoyez d’utiliser ladite image pour toute sorte de travail créatif ou de campagne de marketing sans consulter le détenteur du droit d’auteur.

La loi sur le droit d’auteur est vaste, complexe et elle varie d’un pays à l’autre. Dans le contexte des photos stockées, vous devez savoir que toutes les œuvres créatives – qu’il s’agisse de photos, d’images vectorielles ou de séquences stockées – sont le seul droit d’auteur de leur créateur, et le titulaire du droit d’auteur décide de la manière dont son œuvre peut être utilisée par le biais d’une poignée de licences différentes :

Domaine public

Les licences du domaine public sont assez explicites. Toute photo ou œuvre créative dans le domaine public peut être utilisée librement, car aucune personne ou entité juridique ne détient son droit d’auteur. Aux États-Unis, le droit d’auteur expire 70 ans après le décès du titulaire du droit d’auteur, à partir de 1933.
En plus de la désignation « standard » du domaine public, un titulaire de droits d’auteur peut volontairement déclarer n’importe laquelle de ses œuvres dans le domaine public en utilisant une licence Creative Commons CC0.

Libre de droits

L’une des choses les plus importantes concernant les images libres de droits est de ne pas les confondre avec les images libres de droits. Dans le cadre d’une licence libre de droits, vous payez une fois pour un ensemble spécifié de droits d’utilisation qui vous permettent d’utiliser l’image sans paiement de redevances supplémentaires, tant que vous l’utilisez comme convenu.
En général, en raison de leur prix plus accessible, les images libres de droits sont assorties de quelques restrictions. Par exemple, les licences libres de droits sont non transférables, ce qui signifie que seule la personne qui a payé la licence peut l’utiliser. Elles sont également non exclusives, ce qui signifie que toute autre personne ou entreprise prête à payer le droit de licence peut l’utiliser dans ses propres projets.
En outre, même si vous disposez d’une licence commerciale pour l’image, vous n’êtes pas autorisé à l’utiliser pour créer votre propre matériel protégé par le droit d’auteur, comme des logos, des marques commerciales ou des marques de conception, étant donné que le droit d’auteur de l’image appartient à une autre personne. De même, si l’image comporte des modèles ou des lieux reconnaissables visibles, vous n’êtes pas autorisé à les représenter de manière erronée, diffamatoire ou autre, ni à laisser entendre qu’ils soutiennent un produit ou une marque.

Droits gérés

Contrairement aux images libres de droits, les images à droits gérés sont beaucoup plus spécifiques quant à leur utilisation. Lorsque vous demandez une de ces images, vous devez préciser les dimensions de l’image, la durée de son utilisation, le type de projet pour lequel elle sera utilisée, etc. Si l’image doit être utilisée à des fins commerciales, des décharges devront être signées pour tout modèle ou lieu présent, ce qui se traduit par des prix beaucoup plus élevés.
Parce que les conditions des images en droits gérés sont beaucoup plus spécifiques, vous devez les utiliser exactement comme demandé, contrairement aux images libres de droits. D’autre part, les images RM peuvent souvent être négociées pour l’exclusivité, des tirages plus importants, et dans certains cas, vous êtes même en mesure d’accéder à l’historique d’utilisation de l’image, ce qui vous permet de voir qui l’a utilisé auparavant et à quelles fins particulières.

Creative Commons

Creative Commons est une organisation à but non lucratif qui vise à construire une base de données mondiale de connaissances publiques, englobant tout, des œuvres d’art aux connaissances scientifiques. L’un de leurs outils les plus connus sont leurs licences Creative Commons, qui permettent aux détenteurs de droits d’auteur de rendre leur travail librement accessible au public, tout en permettant les protections de base du droit d’auteur.
Ils offrent six types de licence allant de leur CC-BY, qui permet toute utilisation de l’image tant que l’auteur est crédité, à CC BY-NC-ND, qui signifie que l’image ne peut être utilisée qu’en l’état et ne peut pas être utilisée à des fins commerciales. Ils ont également la licence CC0, qui équivaut à mettre votre travail dans le domaine public, libérant toutes les protections du droit d’auteur.

Attribution

Légalement, toute œuvre protégée par le droit d’auteur doit être attribuée à son détenteur chaque fois qu’elle est utilisée. Cependant, les règles d’attribution peuvent varier considérablement en fonction du type de licence appliqué. Les exigences d’attribution suivantes s’appliquent spécifiquement aux licences Creative Commons, bien que lesdites licences soient conçues pour être conformes à la plupart des lois mondiales sur le droit d’auteur.

Attribution standard : l’image peut être utilisée librement tant que l’artiste est crédité.

Attribution Share Alike : Mêmes directives que l’attribution standard, avec la mise en garde que toute œuvre dérivée doit faire l’objet d’une licence Creative Commons.

Attribution No Derivatives : l’image peut être redistribuée librement, même à des fins commerciales, mais aucune variation ou œuvre dérivée ne peut être réalisée.

Attribution Non-Commercial : l’image ne peut être revendue ou utilisée à des fins commerciales.

Attribution Non-Commerciale Partage des Conditions Initiales à l’Identique : l’image ne peut pas être utilisée à des fins commerciales, mais elle peut être modifiée ou utilisée dans des œuvres dérivées, tant qu’elles sont autorisées par Creative Commons.

Attribution Non-Commerciale Sans Dérivés : l’image ne peut pas être utilisée à des fins commerciales et ne peut pas être modifiée. Elle peut toutefois être redistribuée librement en l’état.

Indemnisation

L’indemnisation est une protection juridique contre la responsabilité légale, plus précisément l’utilisation abusive des actifs du stock, dans ce cas. Quel que soit le site de stock que vous choisissez, assurez-vous que ses conditions générales comprennent une clause d’indemnisation qui vous protège dans le cas où vous utilisez une image qui a été téléchargée sans le consentement de l’auteur. L’indemnisation ne vous protège cependant pas si vous enfreignez les conditions de la licence de l’image.

Informations techniques

Les questions de résolution d’image

Après avoir trouvé la bonne image et considéré tous les autres détails, il y a une dernière chose à garder à l’esprit avant de payer la licence de l’image : l’image est-elle dans la bonne résolution pour votre projet ?

Bien que cela puisse sembler être un petit point de détail, choisir une mauvaise résolution pour une photo de stock peut vous affecter de plusieurs façons. La première est assez évidente, choisir une image trop petite ou trop grande signifie que votre projet ne sera pas aussi beau qu’il le pourrait. Les petites images semblent floues lorsqu’elles sont agrandies et les grandes images subissent une perte de qualité si elles sont rendues trop petites.

Photos de Shivam Patel, Pexels.com

Bien que tout graphiste digne de ce nom sera en mesure de rétrécir des images plus grandes tout en évitant la question de la perte de qualité, il y a aussi la question du coût à prendre en compte. Dans de nombreux cas, une résolution d’image plus grande se traduit par un prix plus élevé, et cela n’a aucun sens de payer pour une image trop grande, alors qu’une version plus petite et plus abordable vous conviendrait tout aussi bien.

En dernier lieu, vous devez être attentif au support dans lequel l’image sera publiée, qu’il s’agisse de l’impression, du numérique ou même de plateformes mobiles telles qu’Instagram. Les images en ligne et imprimées utilisent des formats de résolution similaires, mais distincts, ce qui pourrait avoir un impact sur l’aspect du produit final. Par défaut, les images que vous trouvez sur un site de photos de stock seront décrites avec leurs dimensions en pixels, comme 800×600. Cependant, si vous envisagez un format d’impression, vous voulez vous assurer que vous pouvez identifier les résolutions en pixels par pouce (PPI) ou en points par pouce (DPI) de ladite image lorsqu’elle est traduite sur une page, une affiche ou un panneau d’affichage.

En principe, vous voulez que les images imprimées aient une résolution de 300 PPI si vous voulez une image nette, même si 150-200 PPI produiront des résultats « suffisants ». Pour déterminer le PPI d’une image donnée, vous devez d’abord considérer la taille que vous voulez donner au produit final. Par exemple, disons que vous voulez imprimer des dépliants de 5″ x 7″ à 300 PPI. Afin de produire la résolution souhaitée, vous pouvez multiplier le PPI par les dimensions de la page, ce qui signifie dans ce cas que votre image a besoin d’une résolution en pixels de 1500×2100.

Il y a une exception à ces exigences de résolution spécifiques, qui sont les images vectorielles. Contrairement aux images traditionnelles, les images vectorielles ne sont pas rendues en utilisant des pixels, mais plutôt des formules mathématiques. Cela signifie qu’elles peuvent être redimensionnées librement sans impact sur la qualité de l’image, car les informations nécessaires à leur rendu dépendent de la distance entre les lignes, plutôt que du nombre de pixels de l’image originale. La principale limite des images vectorielles est qu’elles sont mieux adaptées aux illustrations avec des lignes et des couleurs facilement identifiables plutôt qu’aux photographies, car les sujets de la vie réelle sont souvent plus complexes et nuancés visuellement que les logos ou les illustrations stylisées.