Un étrange phénomène prend de l’ampleur sur Internet : « bidouiller » des photos de bâtonnets de test de grossesse pour voir un résultat positif, toujours aussi faiblement. Les femmes essaient de savoir, plus tôt que ce que les tests de grossesse à domicile sont censés montrer, si elles sont enceintes en prenant une photo de leur bâtonnet de test et en utilisant des programmes comme Photoshop pour améliorer l’image. Dans les salons de discussion en ligne sur les bébés, les femmes s’entraident, fournissant le savoir-faire technologique et le soutien émotionnel.

Et, il y a même une application pour cela.

L’application Early HPT+ disponible sur iTunes, vous permet de charger une photo d’un test de grossesse à partir de votre appareil photo et l’application utilise des filtres qui améliorent ou assombrissent le colorant du test de grossesse.

Avec toute innovation technologique, on doit se demander si les avantages l’emportent sur les risques. Dan Nayot, un spécialiste de la fertilité chez TCART Fertility Partners à Toronto, dit qu’il n’est pas sûr que le  » tweaking  » permette d’obtenir un résultat précis. L’un des risques est qu’un test modifié donne toujours un résultat négatif, alors que la femme pourrait en fait être enceinte. Ou, s’il montre un positif, cela pourrait indiquer une grossesse biochimique.

« Une grossesse biochimique est un signe d’implantation, mais très souvent la grossesse ne progresse pas plus loin. Une femme peut avoir des règles plus abondantes et n’aurait jamais su qu’elle était enceinte », dit Nayot.

Pour certaines femmes qui essaient de concevoir, même une grossesse biochimique peut être une bonne nouvelle : « Cela prouve que vous ovulez, qu’au moins une de vos trompes est ouverte et que vous avez pu arriver au stade de l’embryon », dit Nayot.

Mais, connaître une grossesse qui ne se fait pas peut apporter un énorme sentiment de déception.  » Préféreraient-ils savoir ou ne pas savoir ? Je ne connais pas la réponse », dit Nayot.

Je comprends l’angoisse autour de la grossesse. J’ai fait au moins trois fausses couches et dépensé beaucoup d’argent en bâtons de grossesse avant d’avoir ma fille il y a six ans. Je soupçonne que j’ai également eu une grossesse biochimique – mais je ne le saurai jamais avec certitude. Si j’avais « bidouillé », peut-être que les choses auraient été différentes. Mais même si je connais le sentiment de vouloir désespérément voir une ligne positive, je ne suis pas sûre que je voudrais être au courant d’une grossesse non viable.

Nayot ajoute que si le « tweaking » peut être intéressant, il n’a aucun avantage clinique et ne fait que satisfaire une curiosité. « S’ils attendent quelques jours – ils pourraient ne pas avoir besoin de la mise au point. Attendez, faites un test de grossesse, puis faites-le confirmer par une analyse de sang. »

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