Contexte : Bien que l’exclusion empirique du régime alimentaire des 6 groupes d’aliments les plus susceptibles de déclencher des allergies permette d’obtenir une rémission de l’œsophagite à éosinophiles (EoE) chez les enfants, les données sur son efficacité prolongée et ses effets sur les adultes font défaut.
Objectif : Nous avons cherché à évaluer l’efficacité d’un régime d’élimination de 6 aliments pour induire et maintenir une rémission prolongée chez les patients atteints d’EoE adultes.
Méthodes : Soixante-sept patients consécutifs atteints d’EoE adulte ont été recrutés prospectivement et traités exclusivement par un régime évitant les céréales, le lait, les œufs, le poisson/fruits de mer, les légumineuses/les arachides et le soja pendant 6 semaines. Le défi ultérieur a été entrepris en réintroduisant séquentiellement tous les aliments exclus, suivi d’une endoscopie et de biopsies, qui ont été développées toutes les 6 semaines en cas de réponse (réduction du pic d’éosinophiles à <15/champ de haute puissance). Un aliment était considéré comme un déclencheur de l’EoE et retiré du régime alimentaire si une infiltration éosinophile pathologique (≥15 éosinophiles/hpf) réapparaissait. Des dosages d’IgE sériques spécifiques à l’aliment et des prick-tests cutanés ont été réalisés avant d’initier le régime.
Résultats : Quarante-neuf (73,1 %) patients ont présenté un pic d’éosinophiles significativement réduit (<15 éosinophiles/hpf) avant la réintroduction séquentielle d’un seul aliment. Un seul antigène alimentaire offensif a été identifié chez 35,71 % des patients, 2 déclencheurs alimentaires ont été identifiés chez 30,95 % et 3 déclencheurs alimentaires ou plus ont été identifiés chez 33,3 %. Le lait de vache était l’antigène alimentaire le plus fréquent (61,9 %), suivi du blé (28,6 %), des œufs (26,2 %) et des légumineuses (23,8 %). Les tests d’allergie antérieurs n’ont montré aucune concordance avec les résultats des tests de provocation de réintroduction des aliments. Tous les patients qui ont continué à éviter les aliments incriminés ont maintenu une rémission histopathologique et clinique de l’EoE jusqu’à 3 ans.
Conclusions : Un régime d’élimination empirique de 6 aliments a induit efficacement une rémission de l’EoE active de l’adulte, qui a été maintenue jusqu’à 3 ans avec des régimes d’exclusion limités et adaptés individuellement.