Les enfants adoptés au Royaume-Uni peuvent être confrontés à des problèmes de santé mentale et de comportement durables. Une nouvelle recherche n’a révélé aucune amélioration de la santé mentale des enfants quatre ans après leur adoption. Les problèmes émotionnels et comportementaux des enfants augmentent avec le nombre d’expériences négatives vécues dans leur enfance. Ces expériences négatives dans l’enfance comprennent la maltraitance, la négligence et l’instabilité des conditions de vie.
Les chercheurs ont examiné les expériences des enfants avant leur adoption, telles que la maltraitance, le nombre de fois où ils ont déménagé et la durée de leur placement. Ils ont ensuite examiné les données sur la santé psychologique des enfants après leur adoption.
Ils ont constaté que l’adoption en elle-même n’était pas liée à une amélioration de la santé mentale. Les chercheurs recommandent que les parents adoptifs et les travailleurs sociaux disposent d’autant d’informations biographiques que possible sur la vie de l’enfant avant et pendant sa prise en charge. Cela pourrait aider à identifier précocement d’éventuels problèmes de santé mentale.
De quoi s’agit-il ?
Des études américaines ont montré que les enfants adoptés ont plus de risques de connaître des problèmes émotionnels et comportementaux que les enfants non adoptés.
La plupart des enfants adoptés au Royaume-Uni sont pris en charge en raison de mauvais traitements infligés par leurs parents biologiques. Ils sont plus susceptibles d’avoir connu l’adversité à un stade précoce de la vie (y compris la maltraitance, la négligence et des conditions de vie instables) que la population générale.
Des recherches antérieures ont révélé que les enfants qui sont plus âgés au moment de leur adoption sont plus susceptibles de connaître des problèmes psychologiques et comportementaux. Les enfants de plus de quatre ans sont plus perturbés que les enfants plus jeunes au moment de leur adoption. Les chercheurs ont voulu identifier d’autres facteurs de risque qui contribuent aux problèmes émotionnels et comportementaux des enfants au cours des quatre premières années après leur adoption.
Quoi de neuf?
Les chercheurs ont exploré la contribution de multiples facteurs de risque à la santé mentale et aux problèmes comportementaux des enfants adoptés. Ils se sont penchés sur le nombre de jours passés avec les parents biologiques et en placement, le nombre de foyers dans lesquels les enfants avaient vécu et toute expérience de maltraitance et de négligence dans l’enfance.
Ils ont constaté qu’au Royaume-Uni :
- les enfants adoptés peuvent connaître des problèmes de santé mentale durables, aucune amélioration n’étant observée dans leur santé mentale quatre ans après leur adoption
- ceux qui avaient un plus grand nombre d’expériences négatives dans l’enfance étaient plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé mentale et de comportement
- de manière inattendue, les enfants qui avaient plus de déménagements et de temps en soins avant l’adoption avaient moins de problèmes de comportement au fil du temps. Cependant, des analyses exploratoires ont montré que ce n’était le cas que dans de rares circonstances, et que cela pouvait inclure des séjours où les enfants sont pris en charge par des membres de la famille tels que les grands-parents.
Nonante-six familles ont fait un rapport sur la santé mentale de leur enfant adopté à intervalles réguliers pendant les quatre premières années après l’adoption. L’étude a également utilisé des données provenant des dossiers des travailleurs sociaux contenant des informations biographiques sur les enfants adoptés. Cette recherche a été menée dans le cadre de l’étude de cohorte sur l’adoption au Pays de Galles qui vise à identifier les besoins de soutien précoce des familles adoptives au Pays de Galles.
Pourquoi est-ce important ?
Des expériences négatives dans l’enfance ont précédemment été liées à une mauvaise santé mentale. Cette recherche souligne le besoin de stratégies efficaces pour soutenir les enfants adoptés après leur déménagement dans leur foyer permanent. En savoir plus sur les événements de l’enfance les plus susceptibles d’avoir un impact négatif sur la santé mentale pourrait aider les professionnels de la santé, les travailleurs sociaux et les parents à trouver de meilleures façons de soutenir les enfants adoptés.
Les résultats suggèrent que les professionnels de la santé et des soins sociaux, ainsi que les parents adoptifs, ont besoin d’autant d’informations biographiques que possible sur la vie d’un enfant avant et pendant les soins. Cela pourrait permettre d’identifier rapidement d’éventuels problèmes de santé mentale, afin d’organiser un soutien et un traitement. L’étude soutient les nouvelles recommandations qui soulignent l’importance de recueillir des informations sur la santé mentale d’un enfant adopté auprès de toutes les personnes impliquées dans sa prise en charge.
Les travailleurs sociaux pourraient développer des plans pour aider les parents adoptifs à reconnaître d’éventuels problèmes de santé mentale chez leurs enfants.
Cette étude a révélé qu’une fois que les enfants avaient passé environ 550 jours en prise en charge, les expériences négatives antérieures de l’enfance n’avaient plus d’impact négatif. Il est possible que l’environnement familial offert par les familles d’accueil puisse atténuer les effets de l’adversité précoce sur la santé mentale des enfants.
Les chercheurs impliqués dans cette étude mènent d’autres travaux sur le développement social et émotionnel des enfants adoptés après avoir été placés. Ils vont également étudier comment les expériences scolaires précoces des enfants adoptés au Royaume-Uni ont un impact sur le risque de développer des problèmes mentaux et comportementaux.
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Funding
L’étude a été financée par le gouvernement gallois. Amy L. Paine a été financée par la Waterloo Foundation et est actuellement financée par le Conseil de recherche économique et sociale.